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Oui, trop de professeurs tiennent des discours de gauche dans leur classe !
Stupeur et tremblement dans les salles des profs: Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, a tancé les enseignants « de gauche » qui inculquent le multiculturalisme dans les salles de classe ; l’association des jeunes de son parti a quant à elle invité les élèves à partager leur expérience d’endoctrinement.
Voici l’expérience vécue par l’auteur de ces lignes : au printemps 1999, il y a un siècle, il y a une éternité : tandis que nous voulions, avec quelques amis, organiser un débat réunissant des représentants des partis politiques, un professeur s’était empressé de saborder le projet, au prétexte que nous souhaitions, entre autres partis, y convier… le PRL-FDF de Louis Michel (qui deviendrait ensuite le MR). La situation, depuis, n’a eu de cesse d’empirer et les plus jeunes pourraient en témoigner.
Dans un traditionnel réflexe pavlovien, les médias, intellectuels, hommes politiques (et Marc Van Ranst, désormais expert en la matière, travaillant sans doute à sa reconversion post-covid) ont crié au fascisme suite aux propos de Tom Van Grieken. Ces habitués de la reductio ad hitlerum sont en général les mêmes qui dénoncent une hypothétique imprégnation de l’extrême droite dans la police. S’immiscer dans les commissariats, oui ! Jeter un coup d’oeil à travers la porte de la salle des profs, surtout pas !
Il est pourtant de notoriété publique que le corps enseignant penche à gauche, voire très à gauche, et qu’il forme un bataillon de militants acquis à Ecolo, au PS et au PTB. Quand on connaît la volonté de ces derniers partis de déconstruire tout ce qui nous a forgé au fil des siècles, nous sommes en mesure de nous inquiéter. Quand on prend en compte leur volonté de tout niveler (par le bas), on est en droit de craindre pour la qualité de notre enseignement, plus à même de former des élites.
Le constat est alarmant : les enquêtes internationales pointent, depuis de nombreuses années, nos lacunes, en calcul et en écriture notamment ; l’histoire est de moins en moins enseignée sur base chronologique, mais par le biais d’émotions primaires et manichéennes (bien/mal) ; surtout les professeurs se transforment trop souvent en éditorialistes et commentateurs de l’actualité. Ce n’est pourtant pas leur rôle d’imposer une vision du monde : au contraire, nous attendons qu’ils transmettent aux élèves les connaissances leur permettant de se forger une opinion libre et indépendante.
Dans un pays qui s’est singularisé par ses « guerres scolaires », le Pacte scolaire de 1958 garantit la neutralité, mais fut adouci en 1994. Si le professeur ne peut « pas tenir de propos partisans », il ne lui est formellement pas interdit d’exprimer des opinions. Chez Nous propose l’inscription dans les décrets des contours d’une neutralité plus stricte, notamment en interdisant toute influence dans la formation et l’expression chez les plus jeunes d’opinions politiques et sociétales.