Interdisons les Frères musulmans en Belgique !

Tandis que Ihsane Haouach fut contrainte de quitter son poste de commissaire du gouvernement à l’Institut pour l’Egalité entre les hommes et les femmes en raison de liens supposés avec les Frères musulmans, l’implantation de ces derniers en Belgique pose question.

Elle est pourtant établie, si on en croit les sorties récentes de la Sûreté de l’Etat, bien plus prompte à alerter sur les dangers de l’extrême droite. Mais après tout, il est des informations dont les médias sont preneurs et d’autres qu’ils mettent sous le boisseau.

Les Frères musulmans n’ont pourtant rien de la sympathique confrérie où l’on « boirait des coups entre potes » en parlant de foot, de femmes et de la vie. Fondés en 1928 par Hassan al-Bannah, ils entendent réaffirmer le fait religieux dans la région par la création d’un Etat islamique qui chasserait les Britanniques occupant le territoire, politique s’opposant à la volonté modernisatrice de Mustafa Kemal.

Rapidement, l’organisation sunnite se développe, atteignant le million de membres au sortir de la Seconde guerre mondiale en Egypte (où ils sont l’objet de persécutions), et essaime dans les pays limitrophes, mais aussi en Europe, à mesure que les populations immigrées augmentent en nombre.

Si les Frères musulmans sont un ensemble hétéroclite et sans structure pyramidale, ils n’en demeurent pas moins influents, en Palestine notamment où ils participèrent à la création du Hamas en 1987. Bercés par le rêve de restauration du califat, ils sont désormais présents dans le monde entier, alternant entre radicalité et volonté de se fondre dans les institutions. En d’autres termes, en faisant de l’entrisme politique : c’est à ce titre que l’on peut être suspicieux sur la nomination d’Ihsane Haouach.

Aujourd’hui, une mesure s’impose : l’interdiction des Frères musulmans, dont le logiciel est incompatible avec les valeurs européennes. L’Autriche, dans sa loi antiterroriste votée il y a quelques jours, a franchi le pas, après avoir mené une longue enquête sur les liens entre l’organisation et le terrorisme.

En Belgique, rien de tout cela. Ecolo, dans la tourmente après avoir désigné Ihsane Haouach, préfère botter en touche plutôt que se confondre en excuses et promettre davantage de vigilance la prochaine fois. Les autres partis devraient en faire une question cruciale et, sans éclaircissement de la part des écologistes, établir autour d’eux un cordon sanitaire.  On craint qu’il n’en sera rien, malgré les gesticulations du MR : sans sursaut, l’islamisme a malheureusement de beaux jours devant lui.